Du coup, nous avons marché de concert, elle... presque droit entre le mur et moi! Elle se mit à parler : "j'ai peut être un peu trop bu, je vais aller me coucher, mais il faut que je salue mes copains de Richard Lenoir... (un groupe d'habitués SDF du banc de la passerelle). Ils ne sont pas tous vauriens, vous savez... le vin aide à vivre..."
Je l'aidai à traverser deux rues, puis arrivées au croisement, je lui dis au revoir : "Le boulevard Richard Lenoir, c'est par là, et moi je remonte la rue du Chemin Vert" et je lui tendisla main. Elle la pris, mais au lieu de la serrer, elle la porta à ses lèvres et y déposa un baiser, puis dit : "vous m'avez fait du bien". Je restai stupéfaite ! Nous nous quittâmes, moi, assez bouleversée : "Seigneur, je n'ai rien dit d'autre que : "Ah? oui, non, c'est vrai, bien sûr..." et elle me remercie avec tant de délicatesse ! Est-ce un peu de votre amour, Seigneur, qu'elle a senti à travers moi ?"
Je me suis dit: "alors, je peux faire du bien à quelqu'un Seigneur, juste en étant simplement moi-même, accueillante et souriante ? "
Une reconnaissance formidable vis à vis du Seigneur m'a emplie. Cette femme était la bouée de sauvetage qu'Il m'avait fait rencontrée pour que je ne me noie pas dans le découragement. Et elle aussi avait "surnagé" dans l'amitié quelques minutes.
Je décidai dêtre plus disponible aux occasions d'échanges.