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Chers lecteurs et lectrices du site de La Retraite,
Bonjour ! Je vous livre ces quelques notes prises depuis mon arrivée à Yaoundé en septembre 07.
Ce n’est pas exhaustif et je ne parle que de la communauté Catherine de Francheville où je suis. |
Septembre
Que vous dire de ce que je découvre ? Le plus frappant là où je suis, c’est la grande dévotion à l’Eucharistie. Notre maison d’habitation et le Centre jean XXIII, Centre diocésain que nous animons avec les Pères Pallotins, se trouve sur la colline de Mvolyé où il y a depuis peu une grande et belle Basilique, et d’autres églises ou communautés religieuses ! (quelque chose comme la colline de Fourvière à Lyon!) Il y a toujours du monde pour chaque Messe quotidienne, le matin, à midi, et le soir. Et l’exposition du St Sacrement est fréquente aussi. A toutes les Messes du dimanche il y a de grandes chorales. On chante beaucoup, en français, en latin ou en langue du pays, ici c’est l’Ewondo. Il existe également beaucoup de sortes de confréries ou groupes de dévotion.
En ville, c'est-à-dire au Centre de Yaoundé, c’est toujours très encombré, comme aux heures de pointe : les voitures et les taxis jaunes se faufilent partout sans trop de respect du code de la route. C’est vrai que les rues sont pleines de trous qu’il faut contourner. Les piétons traversent n’importe où. Il faut avoir de bons réflexes. C’est pire qu’à Rome pour la conduite, disent ceux qui connaissent ! Je n’ai pas encore eu le courage de m’y mettre. Cela viendra en son temps ! Pour aller dans le Centre de la ville, il faut soit prendre la voiture de la maison, soit prendre un de ces taxis jaunes quand ils ne sont pas pleins en arrivant à côté de vous ! Je vais apprendre.
Ceux qui sont allés déjà dans une grosse ville d’Afrique savent bien que c’est un mélange de grands immeubles et de petites boutiques, et sur les bords des rues ou avenues, de multiples petits vendeurs, depuis ceux qui ont de quoi étaler jusqu’aux nombreux mendiants et infirmes qui quêtent. La ville de Yaoundé a fait de gros efforts pour avoir un centre plus accueillant et propre. Il y a quelques jardins publics bien entretenus. Mais cela reste très fragile étant donné la chaleur, l’humidité et les grosses pluies qui abîment beaucoup les rues quand elles sont macadamisées.
Octobre :
Je commence à avoir quelques activités qui sont dans mes cordes : plusieurs accompagnements dont deux pour les Exercices dans la vie courante – ce qui me remet au travail –Je vais aussi au Centre Jean XXIII pour prendre mon tour des temps d’accueil. Cela me rappelle mes permanences à l’accueil au Cénacle de Versailles. Je participerai aussi à telle ou telle activité du Centre au cours de l’année ?
En communauté, nous apprenons à vivre ensemble et cela se passe bien : nous sommes cinq :
-Une sœur chilienne qui travaille dans un Projet pour les sidéens nous maintient dans le concret de certaines situations hélas très courantes ici. Le sida en Afrique est la nouvelle ‘Lèpre’. On en parle heureusement de plus en plus, et les gens osent mieux se faire soigner.
-Une des Camerounaise a commencé un cycle d’études de 2 ans dans une école avec une section de formation aux ‘Ressources Humaines’ (si j’ai bien compris en vue de former des DRH). Je crois que c’est le début de ce genre de formation au Cameroun. L’organisation doit se roder.
-l’autre camerounaise a terminé ses études de comptabilité et travaille au Centre Jean XXIII, tout en continuant une formation théologique non loin de la maison.
-une autre sœur française en plus de ses accompagnements, fait partie d’une équipe de formation pour futurs formateurs : mise en place de deux mois intenses de formation pour ces futurs formateurs.
-et moi-même
Novembre :
Ca y est, j’ai fait le pas pour me mettre à conduire à Yaoundé. Et cela n’est pas si difficile que cela !
Décembre :
Je viens d’avoir une récollection à Obili (un quartier de Yaoundé proche où il y a beaucoup d’étudiants) durant deux soirées successives et une journée : une centaine d’Etudiants. C’était leur retraite d’Avent. Quelle ouverture et quelle soif de la Parole ! Nous étions quatre (deux sœurs de La retraite, une femme cvx et un homme jeune que nous connaissons bien !) Le dernier jour, nous nous sommes partagés les cent retraitants et nous avons pu voir quelques instants chacun. Il y aura des fruits !
Je continue à faire des permanences au bureau d’accueil de Jean XXIII : on y accueille toute sorte de personnes. Mais il faut souvent dire non à ceux qui viennent parler de leurs problèmes d’argent ou parfois de survie. Cela commence toujours ainsi : « ma sœur j’ai un problème ! » On essaie dans ces cas là de les orienter dans des services plus appropriés, mais ceux-ci sont vite débordés. Il faut accepter de rester impuissant.