Marie-Antoinette, sœur de La Retraite à Lesneven, nous fait part de ce qui lui tient à cœur.
« Il faut avoir un corps dans lequel l’âme ait envie d’habiter ! » dit Marie-Jo, un matin avant la séance de yoga adapté.
Oui ! Mais…
Quand la vieillesse est là avec son cortège de souffrances quotidiennes : l’isolement pour beaucoup la perte des êtres chers, des mais qui peu à peu s’en vont, l’éloignement de s enfants qui ‘ont leur vie » comme on dit. Tout cela génère une anxiété, une insécurité qui devient une angoisse au moindre accroc de santé : e cœur qui s’emballe, le sommeil long à venir et prompt à finir, les articulations qui se raidissent et n’obéissent plus, la mémoire qui flanche… la peur de devenir « dépendant ». Oui l’âme n’est plus aussi heureuse qu’autrefois d’habiter ce corps.
Cette souffrance qui a la plupart du temps une certaine pudeur à s’exprimer est pourtant bien réelle chez le « Seniors » comme on les appelle pudiquement les Vieux. Mais on la devine.
Alors il faut faire quelque chose parce que tout être vivant jeune ou vieux est unique et précieux et qu’il est important tel qu’il est.
Comment délivrer de cette anxiété .
Comment aider retrouver confiance en soi ?
Comment convaincre que la vie est belle et que tant qu’on est vivant on est utile, même si un jour on est réduit à l’impuissance ?
Aucune « technique » n’apportera la réponse, ni le zen, ni le yoga, ni la sophrologie, rien.
C’est seulement l’amour qui est LA réponse, l’amour reçu, l’amour donné, l’amour partagé. Lui seul rompt la solitude et le repli sur soi. Lui seul redonne confiance et apaise l’anxiété. Lui seul est Sécurité – et Paix.
C’est seulement si l’Amour est le Maître que les corps douloureux et vieillis retrouveront un regain de vitalité et de jeunesse par des exercices adaptés. Et l’âme aimera le corps.
Ils sont une cinquantaine devenus des amis. On se dit qu’après tout la vie a du bon et lorsqu’ils se retrouvent chaque semaine, il y a un bon quart d’heure consacré aux nouvelles, aux éclats de rire, aux projets.
Tristes nous ? Pourquoi ? bien sûr que non on est heureux ensemble !
Puis la séance commence. On travaillera une heure sérieusement, chacun selon ses besoins propres pour entretenir ou réparer frère Âne. Le mieux-être du corps libérera l’esprit de la préoccupation de soi. On repartira avec la joie de vivre et d’offrir aux autres ce qu’on peut encore donner, ne serait-ce qu’un sourire.