Dans cette traversée de la souffrance, ma question a été : comment vivre cette situation ? Puis-je y chercher et y trouver Dieu ?
L’intense souffrance est cette force brutale qui dépouille de tout.
Elle anéantit, elle déshumanise.
Elle est immensément redoutable.
Pourtant, sur cette douleur inhumaine sont venus se greffer des signes d’humanité : la perfusion posée avec compétence par une infirmière, un gant de toilette rafraîchissant sur le front, le sourire d’un infirmier, la présence silencieuse et fraternelle de mes sœurs… signes d’humanité dont Dieu est la source et qui m’ont parlé de cette « divine douceur » évoqué par Maurice Bellet :
« La divine douceur va du corps au corps, par le regard, la main, la simple présence… Elle est l’humanité naïve et simple. Elle peut se passer de tout, même de mots.
Elle donne à l’homme de se supporter lui-même dans la traversée quelquefois terrible de la vie ». (1)
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Dieu, bien évidemment, je ne l’ai pas rencontré dans l’horreur de la douleur, mais quand l’anéantissement a laissé place, en moi, à l’abandon, quelque chose de la « divine douceur » s’est frayée un chemin, me conduisant à y reconnaître la présence même de Dieu. |
(1) Maurice Bellet L’Epreuve ou le tout petit livre de la divine douceur – p. 41
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