Prendre le temps |
Réfléchir avec : Simone VEIL Page rédigée par Odile VIRY, Sœur de La Retraite 1 – Présentation du livre et de son auteur .« Une vie ». Le titre est simple comme est simple et directe la manière dont Simone Veil accepte de se raconter, osant parler à la première personne. L’ouvrage se lit aisément. Avec l’auteur, nous pouvons revisiter les dernières décades de notre histoire, rejoindre les dirigeants politiques qui l’ont écrite et, par là même, regarder notre présent, mieux saisi à l’éclairage du passé… Avec discrétion, Simone Veil raconte son enfance , la montée du nazisme et l’enfer des camps où tout était calculé non seulement pour tuer les corps mais aussi pour désagréger les personnalités. A la Libération, malgré les deuils, il faut faire face : « Messœurs et moi étions vivantes, nous étions jeunes…Notre foyer était détruit. Nous, nous avions notre vie à construire » Le soutien moral manque parfois : « Nous souhaitions parler, et on ne voulait pas nous écouter… personne ne s’intéressait à ce que nous avions vécu .» A Ravensbrück, Simone s’était prise à douter : « ni crayon, ni papier, ni livre depuis plus d’un an… je me suis demandé si je saurais encore lire et capable de reprendre des études ». Au retour ,elle s’accroche, commence le droit, est admise à Sciences PO. Elle y rencontrera Antoine, d’une famille juive, étudiant, comme elle. A l’automne 1946, Simone Jacob devient Madame Veil. Elle a dix-neuf ans, Antoine, vingt ! Très vite, les voilà parents de trois garçons . Simone a un objectif : devenir avocat. Mais, à l’époque, il est peu admis qu’une épouse exerce une profession. Simone doit se battre. De plus, avocat, à l’époque n’est pas un métier de femme ! Soit ! Cependant depuis 1946, les femmes ont leur place au sein de la magistrature. Alors Simone persiste. Devant la détermination de la jeune femme, un Haut Magistrat lui propose un stage. « J’ai tout de suite accepté. J’avais vingt- sept ans, des diplômes, un mari, trois enfants, un travail. J’étais enfin entréedans la vie » ( Sa belle-mère toujours attentive et secourable dépannera plus d’une fois les jeunes parents !) Madame Veil reconnue pour sa grande compétence va, peu à peu, prendre sa place de femme dans le monde politique. Monde alors essentiellement masculin. Elle assurera de hautes fonctions dans la Magistrature, puis sera appelée au Gouvernement. Comme Ministre de la Santé elle défendra la loi qui porte son nom. En 1979 elle sera la première femme élue à la Présidence du Conseil de L’Europe. Actuellement, bien que grand-mère d’une douzaine de petits-enfants et même… arrière-grand-mère, on lui demande encore d’intervenir dans les domaines où elle a tant œuvré. 2 – Quelques pistes de réflexions :Aujourd’hui, l’I.V.G. reste une réalité toujours difficile. Relire la genèse de la loi Veil ( pages 184 à 200) et la philosophie qui a présidé à son élaboration : Discours prononcé par Mme Veil à l’Assemblée Nationale le 26 novembre 1974 ( page 341) donne des éléments de discernement. En Annexe 2, il est intéressant de lire le discours de Madame Veil le jour de son intronisation (17 juillet 1979) en qualité de Présidente du Parlement Européen. En 2008 qu’en est-il de l’Europe ? Quelles avancées ? Quels défis à honorer ? Archives : Soeur Emmanuelle - Eric de Luca - Christiane Singer - Simone Veil - Philippe Claudel - Sébastien de Fooz - Clara Rojas - O. Legendre - T. D'Ansembourg - Jeanne-Marie Baude - Patrick Poivre d'Arvor - Marie De Hennezel - Catherine Zambon - Anne-Marie Salomon - Alexandre Jollien - Jacques Salomé - Eloi Leclerc - Theilard de Chardin - Nouwen - Lusseyran - F.Varone - L.Gounelle - B. Cyrulnik - T. Bizot - A.Goma
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