Ce que je retiens de cette expérience que l'auteur nous partage, c'est tout le combat qu'il a fallut qu'il mène pour accepter ce qui bougeait en lui. Finalement, ce chemin n'est-il pas celui de tout catholique anonyme à l'écoute de ce qui l'habite profondément?
Deux extraits :
" Je dominais mon sujet et me voilà dépassé. Dépassé par cette sensation inconnue qui me révèle un sentiment profond, tapi en moi, un sentiment que je ne saurais qualifier, car il vient de se montrer pour la première fois au grand jour. Il m’intimide. J’ai l’impression de pouvoir toucher quelque chose que je ne sais pas. "
‘’Soudain fond sur moi une vérité toute simple, qui me foudroie : cette petite troupe que j’ai sous les yeux, ces bras cassés, comme il me plaît de les qualifier, eh bien j’en suis un.
Je leur ressemble, mais je suis comme eux et je ne le savais pas.
Je suis un bras cassé. Un pauvre type comme les autres, qui cherche sa bouée de sauvetage. Une âme perdue. Comme chacun d’entre eux. Je ne suis ni mieux, ni moins bien. Je suis fait de la même pâte, du même sang, de la même banalité. Je suis de la race qui murmure. Je n’ai rien de supérieur. Et, si je suis ici, ce n’est pas par hasard. J’ai bien essayé de protéger mon amour-propre derrière ma certitude d’être plus intelligent, plus cultivé, plus équilibré, plus fort qu’eux…mais je suis aussi vulnérable que le vieux débris, aussi nécessiteux que la dame au chapeau, aussi simple que le portugais.[…]Et depuis le premier jour, je suis un mendiant, un mort de faim.’’