Assemblée de l'unité France
du 11 au 13 mars 2011

LA CHASTETE

Quelques lignes des témoignages entendus

Marie-Thérèse

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Introduction - Geneviève - Servane - Hélène

Voeu de Chasteté ? S'agit-il seulement de ne pas se marier, de renoncer, d'être « contrarié » dans sa sexualité ? Ou s'agit-il d'une histoire d'amour, un « Amour plus grand », comme le dit Frère Luc dans le film « des hommes et des dieux » ?

A 12 ans, j'ai eu l'intuition que Jésus m'offrait de lui consacrer ma vie. A 19 ans, j'ai découvert l'immense délicatesse pleine d'amour de Thérèse de Lisieux pour ses soeurs de communauté. Tout se tenait.

Aujourd'hui, c'est bien à une histoire d'amour que me convie le voeu de chasteté, comme un mouvement plus que comme un état: engagement sur un chemin qui touche tout ce qui est relation, ouverture. Chemin qui épanouit, mais aussi invitation permanente à dépasser peurs, antipathies et même attachements trop exclusifs. Ce n'est pas gagné d'avance. Et j'ai expérimenté la fidélité de Dieu jusque dans mes réactions d'égoïsme, de repli sur moi. Il me rattrape au tournant, son pardon me relance.

Cet engagement concerne le corps, les 5 sens : regarder en dépassant les apparences, découvrir la beauté là où on ne l'attend pas, parler, écouter, communiquer...
Le coeur est concerné, l'affectivité, les émotions: s'approcher d'une attitude de respect, de délicatesse, de bienveillance POUR TOUS.
« Nous remettons à Dieu notre désir d'aimer... pour que le monde connaisse son Amour pour tous » (Règle de vie).

POUR TOUS : c'est tout un programme, c'est aussi un critère...
Mettre Dieu au centre m'a fait expérimenter que des départs, des prises de distance étaient nécessaires, mais féconds et sources de joie.
J'ai quitté ma famille pour un élargissement, mais surprise ! le Concile et les circonstances nous ont fait aboutir dans la même ville...
Prendre du recul par rapport à des amitiés trop fermées m'a fait découvrir que Dieu en nous, entre nous, ne vient pas séparer mais unir plus profondément, d'où un soutien mutuel précieux,
La prière m'a aidée à voir qu'un chemin de dialogue était possible avec des personnes qui me semblaient antipathiques: une communication, une communion pouvaient naître.

POUR TOUS...Toute personne a une beauté intérieure à découvrir et je peux le lui faire sentir, la rencontrer d'égal à égal. J'ai ainsi maintenu une relation, apparemment inutile, avec une personne atteinte de maladie mentale, très instable, souvent incohérente, voire soupçonneuse. Un jour elle m'a remerciée d'être venue la voir à l'hôpital psychiatrique en ajoutant : « c'est très important ».
La communauté est un « laboratoire où on s'exerce à devenir frère et croyant ». On peut toujours s'exercer... tenter d'aller vers plus de confiance, de liberté, d'ouverture. Et cela aide à le vivre ailleurs.

Je prie Jésus Sauveur. Il est aussi l'Epoux qui vient nous rejoindre dans notre quotidien heureux ou peu glorieux, au ras des pâquerettes, et nous entraîne dans sa Pâque.