Hélène : période sabbatique à HAWKSTONE HALL
Souvent le matin, je suis allée méditer devant cette allée. Je cherchais le silence et un horizon dégagé. Devant l’allée de pierre, non fleurie mais pas trop dépouillée, ouverte vers je ne sais où, j’étais à l’unisson avec l’étape que je vivais.
C’était à Hawkstone Hall* - G.B. pendant ma période sabbatique.
www.hawkstone-hall.comAprès 24 ans dans l’administration générale de la congrégation, dont 12 comme supérieure générale, je savais que ce ne serait pas simple de faire transition, il me fallait et du temps et un contexte porteur. J’ai cherché des propositions. En France je n’ai trouvé que des cours. Je voulais quelque chose de plus encadré et pas à l’autre bout du monde .
C’est en Grande Bretagne que j’ai trouvé une proposition.
Je l’ai retenue parce qu’il y avait un parcours annoncé pour personnes dans ma situation : fin d’années de ministère, de responsabilité, de service en mission lointaine ou fin professionnelle.
Le prospectus d’Hawkstone se glorifiait d’être dans un centre en pleine campagne !
Pour moi qui n’ai pas vraiment l’âme bucolique et n’aime pas trop l’isolement ni le silence de la campagne, ce fut un pari, j ’y suis partie quand même, premier défi.
Deuxième défi : à mon grand étonnement je suis entrée dans la proposition, j’ai accepté l’invitation : lâchez ce qui fut votre vie pendant des années, vivez ce temps de dépouillement où vous n’êtes de nulle part. Après l’intensité passée, vous trouvez le vide; acceptez de durer dans une confusion intérieure, ne fuyez ni dans l’intellectualisme, ni dans un farniente passif.
3° défi - je devrais dire miracle - j’ai laissé venir cet espèce de chaos que rien ne camoufle. Après les années vivantes où j’étais sollicitée, stimulée, ou parfois enfoncée dans des phases plus rudes, après ce temps où malgré tout, l’on sent qu’on est habitée, on rencontre une sorte de platitude sans forme.
