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                  Réfléchir à partir d'un livre

Réfléchir avec : Jeanne-Marie BAUDE

L'oeil de l'âme

Editions Bayard

Pour pasticher Claudel et faire se rejoindre le titre et le dernier mot de son essai, je dirais que, pour et par Jeanne-Marie Baude, l’œil de l’âme… écoute et,
de progression en transgression,
fait de l’imagination non pas la folle mais la fée du logis.

Si « essai » il y a , c’est moins un essai à la Montaigne qu’un exercice spirituel sur le modèle de saint Ignace et, tout autant, une méditation personnelle sur ce que la culture littéraire (voir picturale, par exemple à travers Le fils prodigue de Rembrandt) peut et doit apporter à l’approfondissement spirituel et même religieux. Quand on connaît les travaux et la carrière de Jeanne-Marie Baude, on n’est pas étonné que la littérature, finement et fortement analysée, tienne une place dans sa vie et dans cette œuvre. Elle s’avance, personnellement, dans les témoignages probants ou insuffisants de Breton, Stendhal, saint Augustin, Victor Hugo et de beaucoup d’autres. Même les écrivains de la modernité les plus « résistants » à sa thèse, comme Boris Vian, Houellebecq, Frénaud, qu’elle ne cherche pas à embrigader, sont pris à témoin de sa propre spiritualité. Bref, elle ne renie pas ce qui a fait sa vie, mais elle va bien au-delà, illustrant au mieux ce « sens de marche » de l’Ecriture sainte évoqué par Jean Grosjean (belles pages sur Le Messie de celui-ci) est à même de lui suggérer. Jusqu’où va-t-elle ? Jusqu’à une approche de ce que, incarné dans le Christ, un sens de la vie lui révèlera ou à ce qu’elle-même, en quelques mots, en révèlera.

Lancée dans un « plaidoyer de l’imagination » à laquelle elle tient par toutes les fibres de son être, la démarche de Jeanne-Marie Baude trouve dans les paraboles évangéliques de quoi nourrir foi et culture. Mais je dirai presque, avec Péguy (qui n’est pas cité), qu’entre ces deux grandes filles, c’est par l’espérance (spe salvi) et son chapitre où elle est montrée « en quête d’alliances » que l’on attend d’aller le plus loin possible. Jusqu’au mouvement final de l’ouvrage -modestement intitulé « une relecture » - qui est un vrai poème en prose. « En présence de l’énigme de toute une vie », ce qui est dit ici rend vraiment présente, sans porter atteinte à l’athéisme et à l’agnosticisme de ceux qui s’en réclament, la « gloire secrète » (J.-P. lemaire) du mystère de la deuxième vertu et de son « trésor enfoui », qui s’illumine finalement en un Visage.

Page rédigée par Jacqueline AUGER, Sœur de La Retraite

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