Soeurs de La Retraite

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Assemblée de l'unité France
du 11 au 13 mars 2011

LA CHASTETE


Quelques lignes des témoignages entendus

 

Hélène

« Je donne à Dieu toutes mes puissances d’aimer » disons-nous quand nous prononçons nos vœux. Belle formule, qui pour ne pas rester abstraite devra se vérifier à l’expérience…
Vivre la chasteté touche à notre vie de relation, à notre désir de prendre notre place dans la vie, de compter pour les autres, sans parler des besoins affectifs. Nos puissances d’aimer sont vivantes, et nous avons choisi de ne pas avoir de partenaire privilégié. Est-ce vivable ? Est-ce sérieux ? Où est le sens ?
C’est vrai que ce choix entraîne une frustration douloureuse quand notre cœur et notre corps parlent. Comme disait quelqu’un, il me faut faire face à «l’orchestre rageur de mes hormones »
Cette phase qu’il vaut mieux ne pas traverser seule, m’a obligée à repenser mon option de base, est-ce que je veux jouer avec la satisfaction de moi ou maintenir le cap ? Peu à peu j’ai été sûre que ne pas maintenir la ligne où je m’étais engagée serait perdre une consistance dans mon être, ce serait enlever le côté pari stimulant d’un choix de vie, et ce serait du bluff.
Cette bataille avec soi fait mal, mais au moins l’objet est clair: je maintiens le cap ou je batifole.

Mais il est des risques de récupération plus sournois, je pense ici à notre besoin de séduire et d’accaparer. Nous sommes des femmes après tout, et même si nous ne voulons pas jouer de notre charme pour attraper un Monsieur X , nous aimons qu’on nous remarque et que les autres comptent avec nous. Les formes de séduction sont diverses, chacune trouve sa corde pour que les autres s’intéressent à elle.
Ce lieu n’est jamais gagné, et quelque soit l’âge, la tentation de séduire et de l’emporter sur d’autres est régulièrement à revisiter. Ce qui est difficile - et aussi passionnant - est que dans le même temps il ne s’agit pas de s’écraser.
Vérifier sa tendance à séduire ne veut pas dire nier sa féminité. Je pense que si l’intention de base est en place nous pouvons, même nous devons rester féminines y compris dans notre allure. Nous ne sommes ni anges, ni robots, ni gamins, mais des femmes engagées avec d’autres dans une forme de vie pour le Royaume.

Un autre lieu de bataille dans une vie de chasteté est du côté de la solitude. Ce n’est pas le point fort de la société actuelle, entre le bruit des média, des téléphones… C’est plus facile de s’étourdir dans le travail, les rencontres, et de se laisser distraire d’une solitude qui coûte mais qui peut être constructive. Nous nous récupérons facilement pour enlever l’impression de vide.

Alors, par quel miracle je peux accepter toute vie de chasteté dans le célibat?

Pour moi, un point d’appui est du côté de la médiation. Nous avons la chance d’être membres d’une congrégation où les relations de confiance existent, les autres nous entrainent à une relation de plus en plus vraie. Des lieux comme les rencontres communautaires ou les assemblées plus larges sont des lieux qui nourrissent l’esprit et le cœur, j’y ai en général puisé de la vitalité.

La chasteté libère l’esprit et le cœur
afin de percevoir ce que les autres vivent, leurs batailles, leur misère et ne pas les juger.

La chasteté aide à compatir.

Pour moi vivre la chasteté, c’est moins se préserver pour Dieu que décupler une sensibilité pour les autres.

Je sais qu’elle est fragile et je crois qu’elle est nourrie par la prière et la fraternité.